Parution du Dictionnaire de la fatigue (Genève : éditions Droz), coordonné par Philippe Zawieja.
Expérience intime et quotidienne s’il en est, la fatigue interroge et perturbe nos frontières psychiques et physiques, dans une sorte d’entre-deux. Est-elle un signal d’alarme, une forme de stress, ou encore une émotion ? L’approche biomédicale occidentale peinant ou renonçant à définir ce symptôme non spécifique, trop subjectif, c’est davantage aux sciences humaines et sociales ou aux sciences de l’esprit que recourt ce Dictionnaire pour approcher au plus près du cœur du phénomène. Représentant un large éventail de disciplines, 91 auteurs montrent au fil de ces 131 entrées qu’à travers les peuples et les siècles, chaque groupe humain développe son entité de fatigue de prédilection, au gré de son rapport au corps, au divin, à la mort ou au travail. De l’acédie à la mélancolie, de la neurasthénie au burn out ou au bore out, ce Dictionnaire de la fatigue jette ainsi les fondements d’une anthropologie de la fatigue qui reste à construire.