Yoann Moreau publie un article intitulé « Nos corps diplomatiques », dans lequel il revient sur son premier terrain ethnographique, en Amazonie brésillenne, il y a près de vingt ans. Il y est question d’un cas animiste consistant à développer des relations diplomatiques avec des non-humains, en l’occurrence ici, des insectes. C’est un cas concret d’égard ajusté et de personnification dont le CRC a pu observer l’émergence dans certain cas d’ingeniérie en situation extrême, par exemple quand le directeur de la centrale nucléaire de Fukushima daiichi raconte en commission d’enquête avoir agit et pensé face aux réacteurs en fusion comme s’il c’était agit d’un être vivant, d’un monstre avec lequel il s’agissait de se battre et développer des stratégies dont certains traits s’apparentent à l’animisme. Des logiques animistes peuvent donc être à l’oeuvre dans la relation aux systèmes techniques les plus élaborés et, à cet égard, leur compréhension ne semble pas superfétatoire pour les recherches en ingénierie, notamment en ingénierie de l’urgence et en situation de catastrophe.