Diana Paola Moreno Alarcon à la 12ème Journée des Facteurs Humains et Organisationnels

Diana Paola Moreno Alarcon, Ph.D. Candidate au CRC, a participé à la 12ème Journée Annuelle Facteur Humain et Organisationnel (FOH) du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) le 5 novembre 2019 à Marcoule.

Avec neuf centres de recherche répartis sur l’ensemble du territoire français, le CEA est un acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation dans les énergies nucléaires et renouvelables. Depuis 12 ans, le CEA organise « La Journée Annuelle FOH » afin d’apporter des connaissances supplémentaires et échanger des expériences sur les FOH au travers de témoignages de salariés CEA et d’intervenants extérieurs d’autres industries à haut risque.  Le thème de cette année, « FOH et organisation étendue : formation des prestataires et pilotage/contrôle de leurs activités », comprenait des intervenants du CEA, de la SNCF et d’Airbus ainsi que des orateurs membres du réseau FOH du CEA (relais, correspondants et spécialistes).

Diana Paola Moreno Alarcon a présenté une session intitulée « Étude de la relation contrôleur/contrôlé dans le recours à la sous-traitance au CEA : Proposition d’outil de modélisation systémique ».  Ce projet de recherche est réalisé en collaboration avec Jean-François Vautier et Guillaume Hernandez, spécialistes du pôle des facteurs humains et organisationnels (DSSN & DIF / CSE) au CEA.

Les travaux de Diana Paola MORENO ALARCON portent sur les systèmes de contrôle de gestion (SCG) utilisés dans la gestion des risques et de la sécurité des sous-traitants du CEA. Elle a illustré comment les managers du CEA de trois installations nucléaires, exécutant des activités similaires par la sous-traitance (mais dont la taille et les configurations managériales varient), appliquent des styles de leadership contrastés dans leur gestion des facteurs de sécurité et des facteurs organisationnels humains.  L’étude propose une nouvelle approche de la gestion des risques et de la sécurité, reposant sur une réflexion systémique, qui applique les principes du leadership en matière de sécurité pour renforcer la prévention des risques en dépassant les limites du SGC. Cette approche, observée dans les installations nucléaires étudiées, consiste à intégrer les pratiques de leadership en matière de sécurité dans la mise en œuvre d’une série de contrôles informels, ce qui aura un impact significatif sur les pratiques de gestion de la sécurité de l’organisation.

Dans sa recherche, Diana Paola Moreno Alarcon a détaillé les modalités de contrôle et les interactions observées dans les installations nucléaires afin de modéliser les relations de contrôle par un outil systémique. La mise en œuvre de systèmes ago-antagonistes a permis d’élaborer un concept systémique pertinent pour modéliser et équilibrer les types de contrôle.   Le terme «Ago-antagoniste» est composé de deux termes : Agoniste signifiant « des effets positifs parallèles ou complémentaires » ; et Antagoniste signifiant « effets opposés ».  Ces deux termes à la fois opposés et complémentaires, qui à première vue sembleraient s’exclure, sont en réalité indissociables pour comprendre le phénomène. Dans ses recherches, elle met en parallèle le Contrôle par le Pilotage et le Contrôle par la Vérification, qui sont à la fois deux pôles ago-antagonistes de contrôle. Un troisième élément – le Leadership Responsabilisé, est ajouté et semble être au sein de plusieurs changements constatés dans les trois installations pour rééquilibrer le Pilotage et la Vérification. Grace à la Pensée Systémique on sait que des légers changements aux couples Ago-antagonistes (Pilotage/ Vérification) en liens avec le Leadership Responsabilisé,peuvent avoir un impact sur l’amélioration de la sécurité et la sûreté de tout le système. Plus précisément, une combinaison appropriée de contrôle et de leadership, telle qu’observée dans plusieurs installations nucléaires, est cruciale car cela : (1) encourage de nouvelles suggestions de sécurité et renforce l’environnement pour signaler les quasi-accidents ou les événements mineurs ; (2) renforce  l’engagement de l’organisation dans la sécurité, responsabilisant les sous-traitants grâce au partage d’information, et (3) permet aux sous-traitants à tous les niveaux de faire leur part et de signaler immédiatement des problèmes de sécurité ; ce qui encourage de nouvelles idées et initiatives, tout en améliorant les comportements de participation à la sécurité et la conformité à plusieurs niveaux de l’organisation.

Par conséquent, en encourageant les dimensions du modèle de leadership responsabilisé, les managers peuvent détecter les comportements ou résultats de sécurité inadéquats (via SCG) et les transformer à l’aide de pratiques de leadership en matière de sécurité ; encourageant « une entité unie  de donneur d’ordres et de sous-traitants », qui renforce des échanges descendants & ascendants au sein de l’organigramme.

Pour plus d’informations sur les publications de recherche discutées dans la présentation, cliquez ici et ici.