La Revue d’histoire culturelle publie dans son numéro d’octobre 2021 un article écrit par Aurélien Portelli et Franck Guarnieri, intitulé « Fukushima 50 : les temporalités de la catastrophe ». « Fukushima 50 », film réalisé par Setsurô Wakamatsu en 2020, reconstitue la gestion de l’accident de Fukushima, survenu après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le Japon le 11 mars 2011. La fiction relate le combat inouï des travailleurs pour reprendre prise sur les installations. Après l’inondation du site et la perte des ressources électriques, les protagonistes imaginent le « scénario du pire » : la fusion des cœurs des réacteurs et la destruction de tout l’Est du Japon. Cette projection catastrophiste, qui renvoie au concept de « temporalité du projet », conduit les personnages à agir pour empêcher que la prophétie de malheur ne se réalise. Le film traduit également l’idée qu’au Japon la catastrophe s’ouvre sur une possibilité de renaissance s’inscrivant dans une conception cyclique du temps. Les cerisiers en fleurs, symbole du renouveau, et les images de revitalisation de la région de Fukushima signifient ainsi que le désastre, dans l’imaginaire nippon, est porteur d’un espoir de régénérescence qu’il revient aux individus de concrétiser.
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