Le mémoire de M2 : « Protéger contre les risques nucléaires ? La fondation du métier de radioprotectionniste au S.P.R. du C.E.A de Marcoule entre 1955 et 1968 » a été rédigé par Claire Parizel dans la mention Histoire des Sciences et des Techniques de l’EHESS sous la direction d’Emanuel Bertrand (EHESS, Centre Alexandre Koyré) et Sébastien Travadel (CRC Mines ParisTech).
Le travail s’est construit sur deux corpus de sources. Le premier est constitué de documents internes : les comptes-rendus d’activité du Service de Protection contre les Radiations conservés dans les archives de la centrale. Le second s’organise autour des affiches de radioprotection exécutées par Jacques Castan et deux collègues dessinateurs industriels afin de rappeler au personnel les bonnes pratiques à adopter tant en situation de fonctionnement habituel qu’en cas d’accident.
Ces deux ensembles hétérogènes ont pu être reliés grâce à la notion d’imaginaire social. En adéquation avec les propositions développées par Cornélius Castoriadis dans L’institution imaginaire de la société, il s’y est agi d’étudier l’institution de la radioprotection dans l’usine de Marcoule, première occurrence française de telles préoccupations à une échelle industrielle. Pour ce faire, l’iconologie d’Erwin Panofsky a été déployée comme méthode de lecture des images afin d’en étudier les significations imaginaires.
Ce travail a notamment mis à jour la présence d’un vocabulaire que l’on peut qualifier de sacré laïc et qui s’organise autour d’une conception divine de la radioactivité dont l’usine est le temple. Cette sacralisation de la source d’énergie relève tant de sa maîtrise que de la reconnaissance de sa puissance et ouvre des perspectives de travail autour de la pensée de René Girard.
Ce mémoire a été soutenu le 21 juin 2017 devant un jury composé des deux encadrants ainsi que Charlotte Bigg ( EHESS, Centre Alexandre Koyré) et a été sanctionné par la note de 17/20.
Crédit de l’illustration : CEA / J. CASTAN.