L’usure des risques

Le 30 novembre 2017, le CRC, en partenariat avec l’IHEST, a co-organisé Les « Paroles de chercheurs » intitulé cette année ;  « L’usure des risques, des catastrophes non annoncées« . Les professeurs Augustin Berque (EHESS) et Miwao Matsumoto (univ. de Tokyo) étaient les invités. Yoann Moreau a introduit le dialogue des chercheurs sur la question des désastres structurels, puis a co-animé le débat avec le public venu nombreux dans l’amphithéâtre Henri Poincaré de l’École des Mines.

Résumé (par Yoann Moreau) : Certaines catastrophes semblent annoncées. Elles tiennent à la génération et à l’amplification au cours du temps d’un défaut de structuration selon Matsumoto, à un découplage de l’humanité et de la Terre selon Berque. Dans ces conditions, comment refaire monde avant qu’il ne s’effondre, en particulier, comment échapper à l’usure qui le mène à la rupture ? La conversation publique entre ces deux éminents chercheurs spécialistes du Japon débutera sur cette question. Toute société cultive et aménage ce qui l’environne à l’aune de certaines valeurs et principes. Elle distingue ce qui lui est propice de ce qui lui est néfaste, favorise le recours à certaines ressources énergétiques, accroît certaines prises de risques pour en limiter d’autres, favorise certaines esthétiques et valeurs morales. Ce faisant, d’autres types de risques, de ressources, de contraintes et d’agréments sont forclos, c’est-à-dire mis de côté, oubliés, voire dénigrés. Mais, si cette forme d’aveuglement persiste, les milieux s’usent, les ressources s’épuisent, les contraintes se déplacent et les risques augmentent.