Le 25 avril 2019, Aurélien Portelli, enseignant-chercheur au CRC de MINES ParisTech, et Frédérick Lamare, archiviste du centre CEA de Marcoule, ont visité l’Atelier de Traitement du Linge (ATL) de Marcoule. Cette visite, qui s’inscrit dans le programme mené depuis 2014 par le CRC sur l’histoire de la radioprotection, a été organisée par Laurent Coudouneau, ingénieur sécurité de l’installation ATL.
Le vêtement de travail est un élément très important pour isoler le corps des agents des particules radioactives. Comme le remplacement systématique des vêtements contaminés n’est pas envisageable d’un point de vue économique, la création d’un atelier actif de blanchisserie est rapidement devenue une nécessité sur le site de Marcoule. Les tâches menées dans cet atelier furent confiées en 1958 à une unité de la Section des Opérations Radioactives du Service de Protection contre les Radiations (SPR)
L’installation d’origine est agrandie et repensée en 1960 pour accroître sa capacité de traitement du linge. Son évolution témoigne à la fois de l’augmentation des activités du centre et de l’optimisation des moyens de décontamination. L’ATL était en mesure de traiter cinq tonnes de vêtements par jour. Les sacs expédiés depuis les différentes installations de Marcoule et d’autres sites contenaient ainsi pantalons, chemises, vestes, chaussettes, pull-overs, parkas, essuie-mains, serviettes, blouses, combinaisons, surbottes, calots, cagoules, gants utilisés par les agents.
L’ATL a été exploité jusqu’en mai 2018. Par sa longévité, il était à cette date l’atelier en fonctionnement le plus ancien du centre. Depuis, c’est l’installation ATOLL qui a pris le relais, en utilisant un procédé de traitement du linge automatisé.
En avril 2019, la Direction du démantèlement pour les centres civils (DDCC) du CEA devient responsable de l’ATL. Elle est chargée de superviser son démantèlement, programmé sur une durée de cinq à six ans. L’enjeu est d’autant plus important que l’ATL sera la première installation de Marcoule à être déclassée. En cela, elle servira d’installation de référence pour de futurs projets de démantèlement sur le site de Marcoule.
Illustration : agent de la laverie de Marcoule manipulant une essoreuse Rapid 100 de l’entreprise Rousselet dans les années soixante.